Emile Bosquet
°1878 - 1958 †
Emile Bosquet (1878-1959) effectue son apprentissage de piano dans la classe d'Arthur De Greef au Conservatoire royal de Bruxelles, où il obtient un premier prix avec la plus grande distinction et les félicitations du jury en 1895. En 1897, Eugène Ysaÿe l’invite à participer à un récital dont naîtra une amitié qui allait réunir les deux artistes à de nombreuses reprises. Un an plus tard il fait la connaissance de Ferruccio Busoni. Ce dernier l'invite à le suivre à Berlin afin de parfaire son jeu pianistique. Il parvient à le convaincre de prendre part au Concours Rubinstein, qu’il gagne à l'unanimité.
De retour en Belgique, il commence à enseigner par le biais de leçons particulières de piano. Confronté aux divers problèmes que rencontrent ses élèves, il publie chez Schott, dès 1904, La Technique moderne du pianiste virtuose, méthode qui suscite l'approbation de pédagogues tels que Louis Diémer, Raoul Pugno, Busoni et De Greef. En 1909, il fait également paraître chez Schott, deux autres ouvrages techniques, L'Ecole des doigts et une Ecole élémentaire du piano. En 1906 il est nommé professeur au cours supérieur de piano au Conservatoire royal d'Anvers. Sa nomination comme professeur de piano au Conservatoire royal de Bruxelles survient en 1919. L'année suivante, il est élu membre de la Libre Académie de Belgique.
En 1923, Bosquet, Emile Chaumont et Maurice Dambois fondent le Trio belge, qui deviendra en 1924, sous le patronage des Souverains belges, le Trio de la Cour de Belgique. Pendant plus d'un quart de siècle, le trio jouera un rôle essentiel dans la diffusion des œuvres belges à l'étranger.
Emile Bosquet consacre les dix dernières années de sa vie à la réalisation de certains projets qui lui tenaient à cœur. Ainsi, fort de son expérience de pédagogue, il invente un nouveau clavier parce que selon lui, le clavier actuel ne correspondait plus aux exigences imposées par la technique moderne. Entre 1948 et 1953, il consacre la majeure partie de son temps à la rédaction de son unique ouvrage littéraire, La musique de clavier et par extension de luth. Manuel encyclopédique, historique et pratique (Bruxelles, 1953).
Emile Bosquet est invité à prendre place au sein de concours internationaux, tels le Concours Chopin, à Varsovie, ou le Concours Jacques Thibaud-Marguerite Long, à Paris.
Né dans la seconde moitié du XIXe siècle, il eut l'occasion de suivre l'évolution des concepts esthétiques propres à son temps. Plutôt que de ne s'intéresser qu'à une seule période de l'histoire de la musique, il manifesta un intérêt identique pour tous les courants et genres musicaux. Cette ouverture d'esprit se remarque d'emblée dans l'étendue de son répertoire pianistique, dont la richesse réside moins dans le nombre que dans la diversité des compositeurs que l'on y retrouve. Tant sur le plan de la musique ancienne qu'en ce qui concerne la musique belge, Emile Bosquet joua un rôle important dans la diffusion de ces œuvres. Il interpréta également plusieurs pièces en première audition en Belgique, notamment la Sonate n° 1, op. 28 et le 3e Concerto, op. 30 de Rachmaninov, les Valses nobles et sentimentales de Ravel, la Sonate pour violon et piano, op. 18 de R. Strauss.
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